Quand Raphaël leva enfin les yeux de son livre, il se rendit compte que la bibliothèque était plongée dans le noir. Il avait été tellement concentré dessus qu'il n'avait même pas remarquer la nuit tomber et il avait encore moins penser à dîner. En y pensant bien, à cette heure-ci, le réfectoire serait surement fermé.
Il se leva lentement de sa chaise en se demandant combien de fois encore cette mésaventure se produirait puis il esquissa un vague sourire : ça se reproduirait encore et encore, sans nul doute. Il referma le livre avec délicatesse, retira ses lunettes pour les essuyer avant de les recaler sur son nez. Puis, lentement, il partit à la conquête d'un endroit plus lumineux pour continuer sa lecture.
Dans les couloir de l'établissement, le bruit de ses pas résonnait, l'empêchant d'être discret. Et d'abord... Pourquoi être discret ? Qui irait l'engueuler parce qu'il allait tout bêtement au Grand Salon du pavillon des élèves ? Personne, sans nulle doute. Jamais personne n'osait lui faire ce genre de réflexion. Ses grand silence était toujours ma interprétés : son silence timide voir gênée passait pour un silence méprisant qui paraissait vouloir dire : mêle toi de tes affaires.
Bref, il arriva enfin dans le Salon, quasiment vide, et se laissa tomber dans un fauteuil, reposant délicatement l'ouvrage sur ses genoux. Comme un tic, il re-nettoya ses lunettes et entreprit de retrouver la page où il avait tantôt achevé sa lecture.