hj : j'offre une pâtisserie au choix à celui qui trouve l'artiste de la chanson à laquelle j'ai piqué le titre.
edit : c'est bon, Hiraso a gagné, comme toujours (m'énerve à la fin ç'ui là)

La nuit. Seule dans le dortoir sans arriver à trouver le sommeil. Entourée de ses colocataires avec qui elle n’avait pas vraiment eu le temps de faire plus ample connaissance. Quoi de plus normal, elle venait à peine d’arriver. Assise sur son lit, regardant la nuit par la fenêtre ouverte, qui laissait le vent jouer avec ses longs cheveux roses. Vêtue d’une simple nuisette blanche, et pieds nus, elle fut prise d’une envie soudaine de découvrir Amarth la nuit. Cet air était si pur, si doux. Qui pouvait bien résister à l’envie de le goûter davantage ? Si elle sortait par la porte et errait dans les couloirs en pleine nuit elle se ferait sûrement prendre avant même d’avoir pu savourer la beauté de cette nuit. Elle passa donc une de ses frêles jambes nues par la fenêtre, puis une autre. S’agrippant aux rebords pour ne pas tomber, elle le lâcha ensuite, et tout en se laissant choir, fit sortir ses ailes de papillon translucides attirant les lumières de cette lune croissante qui se présentait à elle, et voleta légèrement au dessus de l’école. Elle aperçut la forêt que l’on disait infinie. Cherchant à vérifier par elle-même cette rumeur, elle décida de la survoler, en cherchant le bout, commençant elle-même à se perdre. Fatiguée, elle descendit en se laissant doucement tomber sur la terre ferme. Où était-elle ? Elle ne le savait pas mais était bien trop épuisée pour s’en préoccuper. Bien même trop épuisée pour penser à quoi que ce soit, ni à elle-même, ni aux autres, ni au comportement humain, ni à ses réflexions personnelles. Elle qui d’habitude restait plongée dans ses pensées à cogiter sur le sens de la vie ne méditait que sur le bonheur de pouvoir à nouveau s’endormir en pleine forêt. Encore quelque chose de disparu à jamais. Telle la petite sirène, elle avait choisi le statut d’humaine pour un homme qui ne lui rendait pas ses sentiments et avait quitté ce doux cocon familial qu’était son ancienne forêt. Ou aucun humain ne pouvait la voir. Où elle et ses sœurs n’étaient ni plus ni moins que des légendes. Pourtant elle ne regrettait pas sa vie actuelle. Juste… quelques brins de nostalgie de son innocente période. Cette période où elle était minuscule, pas plus haute que la main, avec ses oreilles pointues et ses bras et jambes particulièrement longs. Même si maintenant, de nouveaux plaisirs lui étaient offerts. Comme le plaisir de la chaire…
Awen était maintenant blottie contre un arbre et profondément endormie. Ce n’est que quelques heures plus tard, lorsque son organisme décida qu’elle avait assez dormi qu’elle se réveilla et remarqua qu’elle n’était plus seule. Même les yeux fermés, elle pouvait détecter une présence (ses pouvoirs de fées n’étant pas partis) toute proche d’elle…

Pourquoi suis-je ici. Je ne me souviens presque plus de ce que j’ai fait. Le sommeil a du me jouer des tours. Je regardais par la fenêtre et… trou noir. Je ne m’en souviens plus. Je sais juste que je me suis endormie contre cet arbre sans me poser de questions. Je n’ai pas rêvé. Ou alors je ne m’en souviens pas. Je pense avoir eu froid vêtu de cette simple nuisette blanche mais étrangement, cette sensation a disparu. Quelque chose est sur moi. Un vêtement je crois. Est-ce cette personne dont je sens la présence même les yeux fermés qui l’a posée sur moi ? Je n’ai qu’à ouvrir les yeux pour en avoir le cœur net. Je vois cette pénombre, ce noir causé par tous ces arbres qui ne laissent pas passer la lumière de a lune et cet homme. Je me relève tout doucement, m’enveloppant de cette chemise qui me faisait office de couverture, sans cesser de regarder ce nouvel arrivant. Une peau très pâle, de celui qui ne voit pratiquement jamais le soleil, des yeux couleur rubis… Liam D. Gaal. Je l’ai déjà entraperçu. Et en prêtant l’oreille, j’en ai même entendu parler. « Enigmatique » « mystérieux ». Certains en avaient même peur. Et il était l’objet de fascination des midinettes de l’école qui le trouvaient « trop beauuu » (cette remarque m’avait d’ailleurs bien fait rire et je me suis même demandé si je n’allais pas jouer avec rien que pour les énerver.). Je ne suis pas du genre à fantasmer sur quelqu’un que je vois de loin. Il faut vraiment qu’il se trouve proche de moi pour qu’il me prenne l’envie de m’amuser avec. Pourtant, c’est étrange. Il est le genre de personne qu’il me serait difficile de troubler. Il n’a pas ce regard niais et naïf qu’ont tous ces garçons et qui fait que j’ai envie de les martyriser à souhait. En apparence il a 17 ans mais son regard dit autre chose. Je me trompe peut-être après tout. Serait-ce quelque chose de son passé qui lui aurait donné ce regard si mature ?
Comme toutes les belles personnes que je vois devant moi, l’envie me prend de le toucher. Comme si une simple rencontre tactile pouvait m’en dire long sur quelqu’un. Je n’aime pas les longs discours. Sauf lorsque c’est pour énerver le monde, ce que je fais très bien. Cette fois ci je ne m’y prendrai pas avec ma méthode habituelle. Le jeu s’avère beaucoup plus intéressant.

« Egarée en plein milieu de cette forêt que tout le monde dit « infinie » je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un…"

Dis-je presqu’en murmurant, sans cesser de le regarder de mes grands yeux violets un peu étourdi du fait qu’ils venaient de s’ouvrir. Je l’ai déjà dit. Ce désir de toucher est comme un rite chez moi. Je lève alors une de mes mains pour la porter à son visage. Intriguée. Comme pour m’assurer que je n’étais victime d’aucune illusion. Toujours en le regardant, comme une invitation à répondre… mais répondre à quoi ?