Veux-tu un bonbon ? | Jane Grey.

Et bien te voici arrivée au Jeu, douce enfant. Je suis déjà à attendre lorsque tu pénètres dans la pièce. Heureusement, tu n'as pas oublié de venir, cela aurait été embêtant. Je t'invite à t'asseoir d'un sourire puis te rassure en te demandant de fermer les yeux. Tout va bien se passer.

Tu ouvres les yeux. Il fait froid. Il neige même. Nous sommes le 24 décembre et tu es perchée sur un arbre, juste en face d'une fenêtre. Tu es bien couverte et tu n'as pas froid, tu n'as pas bougé depuis plusieurs heures. Tu observes la petite fille aux boucles brunes qui joue sur le plancher, derrière la fenêtre. Tu attends que la domestique sorte de la pièce.

Il fait nuit noire, l'enfant ne peux pas te voir, prédateur sombre cachée derrière les feuilles. Tu es un mercenaire, enfin une mercenaire. Agile, dangereuse, efficace et sans aucun état d'âme. Tu as continuellement la main posée sur le sabre accroché à ta hanche. Tu n'as pas pris d'arme à feu aujourd'hui, c'est juste une mission de routine.

Tu suçotes un berlingot, tu sais qu'il en reste encore trois dans ta poche intérieure gauche. C'est ton péché mignon. Ah, la domestique sort de la pièce. Ta mission commence maintenant : kidnapper l'enfant. Comment, pourquoi, en combien de temps, tu ne le sauras pas. Même pas le nombre de points qui sont en jeu aujourd'hui.

A toi de Jouer, Jane Grey.

Pour ne pas oublier son rendez vous, Jane avait placardé des post-it partout.
Donc elle s'était rappelé du lieu et de la date. Bon, entre temps, elle avait oublié ce qu'était le jeu, mais on ne peut pas tout avoir.
Elle espérait que ça serait rigolo.

Elle était entré dans la pièce.
Elle avait d'abord cru avoir affaire à une fille, et avait failli lancer un joyeux "Salut ! Tu es là pour jouer aussi ?", mais pas un mot n'avait franchi ses lèvres.
Ah, et, finalement, c'était un homme. Peut être.

Elle s'était assise. Prudemment.
Elle avait fermé les yeux. Serrait son carnet contre sa poitrine.
Tout allait bien se passer.

Sucré.
Miam.
Première sensation.
Puis elle avait ouvert les yeux.
Elle était perchée sur un arbre enneigé. Ça faisait un joli point de vue. Elle n'avait jamais pensé à dessiner un arbre depuis la cime. Ou était son carnet ?
A la place du carnet, il y avait une arme. Cela lui fit l’effet d'une douche froide. Instinctivement, elle se rappela où elle était et pourquoi. Enfin, autant que Jane puisse se rappeler de quelque chose.

Elle reporta ses yeux sur la fillette. Récupérer la gamine. Qui avait de joli cheveux. Un peu les même que les siens, d'ailleurs. Enfin, que les siens en vrai. Jane n'était pas sure d'avoir les mêmes cheveux que d'habitude. Ça pourrait être elle, cette petite. Cette pensée lui déchira le cœur. Elle ne se souvenait plus pourquoi.

Récupérer la mouflette.
Ne pas se poser d'autres questions.
La femme sort. Instinctivement, Jane sait que ce n'est pas la mère.
C'est parti.

Bon.
Pour commencer, il va falloir s'introduire dans la pièce. Ce serait dommage de redescendre pour aller sonner alors qu'il n'y a qu'à passer par la fenêtre.

Jane s'avance précautionneusement sur la branche. Assure ses appuis .
Quand elle s'estime suffisamment près de la fenêtre, elle tend le bras.
Manque de se casser la figure.
Recule.
Tremble un peu.
Recommence.
Frappe doucement contre le carreau.
L'enfant n'a pas l'air d'avoir entendu.
Alors elle recommence, un peu plus fort.

L'enfant s'arrête de bouger lorsqu'elle entend le bruit du carreau. En se tournant vers toi par curiosité, ses yeux s'ouvrent en grand. Elle regarde vers la porte, puis se tourne de nouveau vers toi. Elle a peur. Mais étrangement, ne crie pas pour appeler de l'aide. Elle te regarde juste.
Elle ne t'ouvrira pas. C'est à toi d'entrer. Tu sais ouvrir une fenêtre de l'extérieur sans trop de bruit. Et tu sais la briser. Et tu sais aussi qu'une mission réussie est une mission rapide.

A toi de Jouer.

Jane sait ouvrir une fenêtre de l'extérieur sans trop de bruit.
Et sait la briser.
Et elle sais aussi qu'une mission réussie est une mission rapide.

Décidément, Jane sait beaucoup de choses qu'elle ne savait pas qu'elle savait.
Il faudra qu'elle le note quelque part pour ne pas l'oublier.

Puis Jane passe à l'action.
Glisse sa lame entre les deux battants de la fenêtre, fait sauter le loquet.
*Ouvrir la fenêtre de l’extérieur sans trop de bruit... c'est fait*

Elle prend appui d'une main sur le rebord extérieur et saute dans la pièce.
Puis se retourne vers la fenêtre.
Donne un grand coup sur les gonds, et fait tomber sur les graviers, l'un des battants.
*Briser la fenêtre... c'est fait !*

Décidément, Jane a rarement été aussi efficace.
Elle s'approche prestement de la gamine. Ce corps est vraiment très pratique, elle est beaucoup plus habile que d'habitude.
Elle a l'impression d'être un chat.

Elle fait un clin d’œil à la mouflette, lui fourre un bonbon dans la bouche, attrape une peluche qui traine (au cas ou le bonbon ne serait pas suffisant, et qu'il faille également lui enfourner une peluche pour la faire taire), choppe la petite sous le bras et s'en repart par où elle était arrivée.
*Être rapide pour réussir... ma foi, c'est un bon début*

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» Ca roule ma poule ! {Jane & Alice

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