Dimanche

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Après avoir marché un certain temps, Luther arriva devant l'église. Eglise ou cathédrale, dur à dire. Ce pouvait être une petite cathédrale ou une énorme église. Enfin, là se trouvait Luther. Comme tous les dimanches, il contempla les murs emplis de fresques dorées, de statues et de peintures religieuses.
Tout était si magnifique. L'église (ou la cathédrale, on va pas en reparler) était entièrement bâtie en or et argent, sinon quelques touches de rouge ou de pourpre. Au centre, vers le fond, se tenait une statue de Jésus. Non pas comme toutes les autres, où il est mort, le sang encore chaud lui sortant du corps. Ici, il est bien vivant, vêtu d'une longue robe d'argent à fils d'or. Il ouvre les bras chaleureusement, accueillant toute personne qui pénètre dans ce lieu saint.
Et comme tous les dimanches, donc, Luther entra dans ce lieu de culte, et se mit au premier rang, à genoux. Et comme tous les dimanches, il se mit à déclamer d'une voix douce ce qu'on lui avait appris à l'âge de six ans sur son monde natal :

"Notre père qui êtes au cieux, qui veillez sur nous comme le berger sur son troupeau, qui êtes grand et bon, à vous je m'adresse et dédie ma prière. A vous, car vous voyez tout. A vous, car vous savez tout. A vous, car vous êtes partout. A vous car je vous dédie ma foi, mon corps mon âme. Faites que ma famille puisse aller bien, qu'ils ne manquent de rien et ne m'oublient pas. Faites que je ne subisse pas à nouveau le Jeu *il frissonna au souvenir du dernier qu'il avait subi*. Et enfin gardez moi autant que possible dans le droit chemin, et continuez à me protéger, je vous en prie."

Ayant fini, il resta quelques instants encore les mains jointes, à genoux. Après un court instant, il entendit quelques faibles bruits de pas à l'entrée de l'église, qui résonnaient maintenant sur tous les murs. Il se leva lentement, mais ne se retourna pas.

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L'air était frais aujourd'hui. Il était vraiment bon. Ni chaud, ni glacial, mais frais et rafraichissant. Et Ryugi y était un peu pour quelque chose : Assis sur le toit de l'église, il regardait les bouleversements et les courants d'air. Enfin, regardait. Il serait plus sage de dire qu'il écoutait le vent siffler et qu'il adorait ce genre de spectacle. Un moment de calme et de répit absolu où il pouvait enfin se délecter d'absolument de ne rien faire. Oui, Ryugi était allongé sur le toit de l'église, et cela soufflait dans un ballet venteux. Et lorsque cela n'était pas harmonieux, Ryugi corrigeait cela... Il corrigeait et ajoutait de nouveaux vents, réglait la pression et l'intensité, sans compter la chaleur du vent. Enfin bref. C'était quand même amusant de jouer avec le vent. Depuis combien de temps il était là, peut être une heure, peut être deux, peut être depuis hier, Ryugi ne le savait plus. En tout cas, c'était l'endroit idéal pour méditer. Oui, il ne savait pas ce qu'était une église. Il fallait le comprendre : Sur Esperanto, pas de dieux. Car qui dit dieux dit colère divine, guerres de religion... Donc comme la musique, Esperanto était un monde sans religions. C'était un concept assez éloigné de notre elfe...

Et c'est pourquoi Ryugi entendit un murmure qui semblait provenir à l'intérieur de l'église. Oui, lui qui était concentré sur l'air, en avait oublié de regarder ce qui se passait à une altitude plus basse. Tendant l'oreille, Ryugi entendit la petite prière d'une voix qui ne lui était pas inconnue. Un de ses élèves... Et quand il regardait dans le ciel, même au dessus, il n'y avait strictement rien. Quelles bien étranges paroles... Un père qui voyait tout, qui est grand, et qui savait tout? Et qui était partout? Comment être partout quand on sait qu'on est aux cieux? Quelles bien étranges paroles. Mais en y pensant bien, Ryugi pouvait très bien imaginer qui était ce Dieu : Un élémentaliste de puissance infinie, peut être était-ce lui qui créait les vents avec lequel Ryugi jouait. Oui, après tout, aussi fort que soit Ryugi, seul un Verto de puissance infinie pourrait maîtriser une surface aussi large. Un élémentaliste maîtrisant les quatre éléments. Oui, maîtrisant. Ou peut être même la source de ces quatre éléments. Et eux, Verto qu'ils sont, ne seraient que ses enfants, en qui il a légué ses pouvoirs... Et en attendant, lui s'était évaporé, changé en vents pour aller partout. C'est comme cela que Ryugi s'était fait une opinion de la religion. Et c'est peut être pour répondre à cette prière que la porte s'ouvrit. Que la porte s'ouvrit et qu'un courant d'air s'infiltra dans l'église, avant de prendre deux trois couleurs, pour devenir Ryugi, un Ryugi tout souriant.

"Luther, c'est bien ça? C'est un bien joli lieu..."

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Luther sentit un mouvement dans l'air. Quelque chose qui n'était pas naturel, provoqué par la magie. Puis tout redevint normal, et il entendit la voix de Ryugi, son professeur à Verto.

"Luther, c'est bien ça ? C'est un bien joli lieu..."

Se retournant, le jeune homme put constater que Rugi arborait un grand sourire contagieux, et il se surprit lui même à arborer une expression joyeuse. Un joli lieu ? Ce n'est pas ainsi qu'il l'aurait exprimé, mais c'est vrai que cette église avait un charme spécial, différent des autres lieux de cultes auxquels Luther était habitué. Néanmoins, comme ces derniers, l'endroit était bâti pour inspirer le respect, l'humilité et la soumission devant Dieu, ce Dieu tout-puissant qui n'avait peut-être jamais rien demandé à personne, le pauvre.
Maintenant un sourire chaleureux, il répondit en se retournant :

"Je crois que peu de gens l'auraient dit comme cela. Pour les pratiquants, c'est un lieu saint, et les autres témoignent également beaucoup de respect à l'endroit en général. Mais vous avez raison sur ce point en tout cas, c'est joli.. d'une certaine manière."

La plus belle de église que Luther ait jamais vu, en réalité. Des vitraux multicolores baignaient l'intérieur de chaleureuses couleurs diverses et variés, répandant des taches lumineuses partout sur le sol, sur les murs, partout. Le toit était entièrement recouvert de peintures et fresques d'or et d'argent, relatant divers passages bibliques. Enfin, la statue géante, trônant au fond de ce lieu saint, illuminée de toutes les couleurs de l'arc en ciel, achève de donner à cet endroit toute sa beauté.

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Il était vrai que même si le sens profond de ce bâtiment était inconnu pour le professeur de magie naturelle, il était forcé de reconnaître que le sens de l'esthétisme de cette église était vraiment poussé très haut. L'église était magnifique. Les couleurs étaient harmonieuses... Et les lumières filtrées par les vitraux donnaient un jeu de couleurs qui illuminait l'endroit. C'était un spectacle statique merveilleux... Mais bon, ce n'était pas vraiment l'endroit idéal pour faire ce dont il voulait faire. Car après tout, ce n'était pas un endroit propice aux vents. De plus, les vitraux étaient certes beaux, ils n'en demeuraient que plus fragiles. Mais après tout, encore faut il que son élève l'accepte. Car là, Ryugi avait une idée en tête, et après tout, Luther était le plus avancé de ses élèves.

"C'est un endroit magnifique et calme... Ce sera surement un bon endroit pour méditer. C'est pour cela que nous devrions sortir... Je ne voudrais pas abimer cette décoration. Il faut qu'on parle. Non pas de prof à élève, mais d'aérien à aérien. Montons sur le toit. Enfin... Si tu es prêt..."

Cela faisait un ton quand même inquiétant que Ryugi adoptait. Et en effet, Ryugi voulait faire quelque chose : Tous ses élèves étaient au même niveau, sauf lui... Et au dernier cours, Ryugi avait l'impression qu'il s'ennuyait. Cet élève était après tout le seul de troisième cycle, qui avait déjà appris à parler à peu près au vent... Mais seulement à peu près. C'est pourquoi il fallait plutot qu'il avance avec lui en privé. En attendant, Ryugi leva une main et se concentrait. Une échelle en pierre commença à se former derrière l'église, permettant l'accès au toit pour celui qui ne volait pas. Et Ryugi s'était assis sur le toit de l'église... Il allait y avoir du grabuge. Enfin... S'il montait sur ce toit. Ryugi voulait savoir à tout prix ce qu'étaient les capacités de son élève... Quitte à faire un peu mal.

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C'était la première fois depuis longtemps que la vieille église faisait de nouveau impression sur lui. Depuis un ou deux ans Luther n'avait plus fait attention à son charme, son calme envoûtant. Aujourd'hui, là, maintenant, il se rendait compte encore une fois que ce lieu était .. magique.
Il en aurait presque oublié Ryugi si ce dernier ne s'était manifesté, lui adressant calmement la parole :

"C'est un endroit magnifique et calme... Ce sera surement un bon endroit pour méditer. C'est pour cela que nous devrions sortir... Je ne voudrais pas abimer cette décoration. Il faut qu'on parle. Non pas de prof à élève, mais d'aérien à aérien. Montons sur le toit. Enfin... Si tu es prêt..."

Aérien à aérien ?.. Ah, oui. Que voulait donc son professeur ? Luther trouvait que le ton employé par Ryugi impliquait que la discussion serait quelque peu.. animée. Et pourquoi sortir si il ne s'agissait que de parler ? Et pourquoi sur le toit, et pas dehors comme les gens normaux ?
Décidément, beaucoup de questions se chamboulaient sous le crâne de Luther, le poussant à rejoindre Ryugi sur le toit, ne serait-ce que pour connaître ses intentions. Ryugi avait d'ailleurs créé une échelle de pierre derrière l'église, permettant à son élève de le rejoindre.
Que pouvait-il bien lui vouloir, enfin ?
Alors, Luther monta les marches afin de se retrouver face à son professeur.

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S'il voulait que les deux personnes montent sur le toit plutot que d'aller simplement dehors, c'est qu'il y avait une raison bien précise, et même deux raisons. La première était l'altitude. Là où ils étaient, perchés sur le toit de l'église, la vue était magnifique aussi. On pouvait de ce point là tout voir, tout contempler, voir tout ce qu'il y avait dans cette université et tout surveiller de ce point. Mais l'autre raison était qu'à cette altitude, il n'y avait rien pour faire obstacle au vent. Simplement sorti, les arbres, l'église, il y aurait bien des choses qui feraient obstacle à l'air. En effet, s'il y avait une église devant nous, ou n'importe quel batiment, cela voudrait dire qu'il nous serait impossible d'avoir un vent naturel qui soufflerait aussi bien de face que de dos. Ce qui était très important, car cela permettait donc de ressentir l'air dans sa totalité, dans toutes ses directions, afin de pouvoir pleinement ressentir les paroles et l'humeur des vents. Mais cela, Ryugi n'était pas sur que Luther puisse bien le comprendre, et pourtant, Ryugi était persuadé qu'un jour, lui aussi préférerait cette altitude naturellement. Après tout, c'est un aérien, lui aussi...

"Voilà, maintenant que nous sommes là... J'aimerais que tu me parles d'une chose qui me ronge un peu l'esprit depuis que je suis là. Quelque chose dont je n'ai jamais eu accès et où je n'aurai jamais accès : les jeux du cirque. Comment cela se passe-t-il? Et comment tu t'en es sorti? De mes élèves, tu es le seul qui a déjà passé au moins une fois ces épreuves... Et réussi, vu que tu es un troisième cycle."

La curiosité, voilà ce qui animait Ryugi pour l'instant. Car en effet, il voulait savoir pourquoi les élèves redoutaient tant une telle épreuve dont Ryugi ne sait absolument rien, et pourtant il fallait qu'il les forme, qu'il les prépare à pouvoir affronter ces épreuves. Mais si personne ne veut en parler spontanément ainsi, c'est qu'elles devaient être traumatisantes, donc extrêmement difficiles. Or, l'élément de l'air, à ce niveau là, était censé être encore bien trop doux pour pouvoir faire grand chose... Et c'est ce qui menait principalement Ryugi à avoir cette discussion. Il voulait savoir de quoi était capable son élève, car être du vent ne l'avait pas gâté au début... c'est donc droit dans les yeux que Ryugi posait cette question. Mais ce qui l'intéressait, c'était certes les paroles, mais aussi la vitesse de sa respiration et les battements de son coeur, produisant de très subtiles vibrations indécelables sauf pour un utilisateur de la terre très sensible (ou un adepte du vent encore plus confirmé...) afin de faire un peu de psychologie...

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Tout compte fait, ce n'était pas si mal de se retrouver en hauteur comme ça. Du toit de l'église on pouvait voir l'université, avec tous les élèves qui vaquaient à leurs occupations, petits points noirs et distants, tant d'inconnus..
Et le vent soufflait sur Luther, qui ferma les yeux un instant avant d'arriver en haut, émerveillé par la douce sensation de l'air frais contre sa peau. Il ressentit le lien qui l'attachait au vent, se laissant complètement aller l'espace d'une seconde, offrant ses souvenirs et sa vie à son élément.
Là, il comprit pourquoi Ryugi tenait à sortir : ici, rien ne freinait le vent, et ce dernier n'aurait pas à éviter milles obstacles pour les rejoindre. Un choix judicieux.
Enfin, après son moment d'arrêt, Luther finit de gravir la dernière marche, arrivant face à son professeur, qui prit la parole à ce moment-là.

"Voilà, maintenant que nous sommes là... J'aimerais que tu me parles d'une chose qui me ronge un peu l'esprit depuis que je suis là. Quelque chose dont je n'ai jamais eu accès et où je n'aurai jamais accès : les jeux du cirque. Comment cela se passe-t-il ? Et comment tu t'en es sorti ? De mes élèves, tu es le seul qui a déjà passé au moins une fois ces épreuves... Et réussi, vu que tu es un troisième cycle."

Le Jeu.. Comment pourrait-il un jour l'effacer de sa mémoire ? A croire que quelque chose l'obligeait à retenir chaque détail. Son premier Jeu, surtout.. avec cette fille otage, dont il ne savait toujours pas le nom. Les poings de Luther se contractèrent par réflexe, tandis qu'il repensait à tout cela. Que dire à Ryugi ? Comment expliquer cela à quelqu'un qui n'a jamais vécu et ne vivra jamais cet épreuve ?
L'illusion immense et magnifiquement parfaite que constituait le Cirque était simple à décrire : une sorte de monde parallèle. Quand à dire ce qu'il faut y faire et pourquoi, seuls les Moires le savent. Un frisson parcourut le jeune homme tandis que la voix du Moire responsable de lui résonnait une nouvelle fois dans sa tête :

"Un seul mouvement, et tu la tues.. Ne me dis pas que serais trop faible pour cela ?"

Luther avait bénéficié d'une chance extraordinaire sur les quelques Jeux auxquels il avait pris part : jamais il n'avait eu à tuer quiconque, tout s'étant toujours miraculeusement arrangé pour qu'il puisse l'éviter. Néanmoins, il lui restait quelques actions sur la conscience, comme cette prise d'otage et cette ordre de tuer une jeune fille. Une jeune fille ! Même en sachant que celle-ci était censée - puisqu'elle était une illusion - avoir commis de grands crimes et trahisons, l'idée seule d'être son meurtrier retournait l'estomac de Luther.
Après quelques instants de réflexion, et encore quelques autres pour se calmer, le jeune homme répondit à son professeur, calmement, dans les yeux :

"C'est tout simple. Vous êtes convoqué par un petit message laissé à votre intention sur votre lit. Vous allez dans une salle spéciale du nord du domaine, aux murs blancs, comportant une unique chaise où vous vous asseyez. Là, l'illusion prend vie. Vous entrez dans une sorte d'autre monde, aussi réaliste que celui-ci, dans lequel vous ressentez tout comme ici, comme la douleur par exemple."

Légère pause. Il fallait vraiment qu'il arrive à chasser ces souvenirs un jour.

"Ensuite, la voix du Moire résonne dans votre crâne. Il vous explique brièvement le monde où vous atterrissez, puis votre mission, à accomplir à tout prix. Les questions sont autorisées, mais le Moire n'y répond pas forcément. Personnellement j'ai eu de la chance, mais il arrive que l'on doive tuer, piller, trahir.. Le Jeu est difficile."

Le regard de Luther est à présent fixé sur les pieds de son interlocuteur. Il reprend, relevant légèrement la tête :

"Je peux répondre à vos questions si vous voulez. Mais.. si c'est possible, laissons de côté mon expérience personnelle."

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Un état de tension s'installait à partir du moment où Ryugi parla du jeu. Ryugi sentait la respiration de Luther s'affoler, devenir irrégulière. Il sentait par les battements que son coeur transmettait au toit de l'église que ce moment était un moment vraiment difficile. C'était vraiment une horreur même d'après l'agitation, il n'avait presque pas besoin de parler. Et c'était si traumatisant que Ryugi avait encore plus envie de les voir, d'y participer lui même à ce jeu effrayant. Il voulait être traumatisé à son tour, sachant que non seulement le sceau empêcherait toute émotion trop forte de le submerger, mais que son caractère même, si proche des vents, ne saurait être perturbé. Et c'est un peu ce qu'il voulait que les élèves ressentent : Ils devaient rester calme et stoïque par rapport à chacune des épreuves que l'on pouvait leur confier. Mais il fallait plus de précisions sur ce que cela pouvait être. Quel genre d'objectifs fallait il pour réussir ce jeu, pour gagner ce jeu. Une illusion très réaliste... Très intéressant. Mais les objectifs différaient selon le moment et les circonstances... Pourtant, si c'était aussi traumatisant, cela voulait dire qu'il y avait surement des horreurs contre lequel il fallait se défendre. Autant passer à l'autre raison qui faisait qu'ils étaient sur le toit : rien ne pourrait les gêner.

"Merci. Et maintenant, je veux voir un autre point important avec toi. Attaques moi. Je veux voir comment tu manies l'air, sans que je ne t'aie donné de leçons. Car si tu es un troisième cycle, tu as du y jouer plusieurs fois... Et cela m'étonnerait que tu n'aies jamais combattu pour accomplir ton objectif. Montres moi ton style."

Ryugi serra les dents. Il ne comptait pas vraiment se défendre, juste esquiver. Voire s'évaporer et devenir de l'air en cas d'attaque trop massive, domaine du quatrième cycle. Mais le jeune elfe n'espérait pas grand chose. Il savait qu'un troisième cycle ne peut pas grand chose, qu'il commence à peine la création de son élément à partir de rien. Il savait que l'essentiel des cours de second cycle comportait surtout du maniement de l'air, compression et décompression pour les meilleurs d'entre eux, mais qu'il n'y avait que des regroupements et des déplacements élémentaires. Il savait qu'un second cycle expérimenté aérien ne pouvait que déplacer l'air, et créer des souffles assez puissants. Alors, comment pouvaient ils se débrouiller en conditions de combat traumatisants? C'était ce que Ryugi voulait voir. Ce qu'ils apprenaient en cours, mais surtout, les points forts et faibles de cet enseignement...

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Tandis que Luther racontait, son interlocuteur l'écoutait calmement, en silence. Sa peur du Jeu devait transparaître dans ses mouvement, son ton, son rythme de cœur.. Et le jeune homme pensait son professeur bien assez avancé dans la maitrise de l'air pour percevoir tout cela les yeux fermés. Enfin il eut fini, et, après être resté un tout petit instant sans rien dire ni faire, Ryugi reprit la parole, de son ton calme et mesuré :

"Merci. Et maintenant, je veux voir un autre point important avec toi. Attaques moi. Je veux voir comment tu manies l'air, sans que je ne t'aie donné de leçons. Car si tu es un troisième cycle, tu as du y jouer plusieurs fois... Et cela m'étonnerait que tu n'aies jamais combattu pour accomplir ton objectif. Montres moi ton style."

Le jeune homme en resta un moment abasourdi. Avait-il bien compris ce qu'on lui demandait ? Non pas qu'il ait peur de blesser Ryugi, ce dont il serait bien incapable même en le voulant, mais pourquoi aurait-il développé un certain.. style ? Cela inclurait un entrainement offensif régulier, ce que Luther évitait soigneusement. Faire du mal n'était pas pour lui, et il avait soigneusement évité ça tant qu'il le pouvait.
Enfin, s'il le fallait, il le fallait.. et puis l'année dernière avait été riche en enseignement, Luther ayant bénéficié de cours particulier avec l'ancien professeur, ce dernier voulant à tout prix le faire parvenir à quelque chose..

"Heu.. hé bien, si cela peut vous faire plaisir.."

Montrer le meilleur de lui-même. Mais comment combattre un aérien dix fois plus fort que lui ? Ryugi saurait ce que Luther allait faire avec le Vent exactement au moment où il attaquerait. Que faire ?
Prenant un temps de réflexion, il se décida finalement pour une feinte.
Divisant ses forces, il créa condensa le vent derrière Ryugi, tentant de faire croire à une attaque par derrière. En même temps, plus discrètement, Luther créa un petit poing de vent très condensé mais très petit devant son professeur. Cela lui coûtait en énergie et son attaque ne pourrait causer aucun dégât, sinon pousser un peu son adversaire, mais c'était le mieux qu'il puisse faire en divisant ainsi ses forces.
A l'instant même où les deux masses se furent condensées, Luther relâcha l'air dans le dos de Ryugi, supprimant l'énorme masse, et envoya le petit poing à toute vitesse sur le ventre de professeur.

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Le jeune professeur inexpérimenté ferma les yeux et leva les bras en croix, respirant un bon coup, en écoutant les déplacements de l'air. Il était assez étonné de voir deux choses se faire en même temps : Une double condensation, l'une devant, l'autre derrière lui. Sachant que celle derrière semblait plus grande, et l'autre plus condensée. Que voulait il faire avec cela? Mystère et boule de gomme à macher. Ryugi attendait ce qui allait se passer. Et la réponse fut simple : Le rassemblement de l'air derrière lui fut relaché, entrainant un phénomène de déplacement d'air multi-directionnel, l'air allant de l'anticyclone derrière à toutes les directions qui lui étaient dépressionnaires, créant ainsi un vent assez violent et une explosion invisible, qui propulsa Ryugi un peu vers l'avant, vers la l'autre condensation qui avait pris peu à peu la forme d'un poing et boum! Ryugi se prit une charge d'air dans l'estomac. Il serrait les dents avant de tituber un peu, mais sans tomber. Et il avait toujours un sourire aux lèvres, même si un petit filet de sang sortait de sa bouche. Qu'il essuya rapidement.

"Pas mal, pas mal. Mais... Ce n'est pas comme ça qu'il faut utiliser l'air. Regardes. Je vais te montrer deux trois petites choses..."

Ryugi détailla son explication en faisant apparaître dans sa main une poudre calcaire fine que la terre lui avait apporté. De sorte que l'air qu'il déplaçait devienne visible. C'était plus facile à voir, pas la peine de se concentrer pour pouvoir comprendre l'explication. Une parfaite illustration. L'air ainsi coloré commençait ainsi à prendre la forme d'un poing. Et c'est par là qu'il commença les explications.

"D'un point de vue tactique, ce n'est pas une bonne idée de faire une forme de poing. Ce n'est pas vraiment très aérodynamique, mais surtout, il faut se concentrer pour des détails dans la forme de la main. Une simple boule est plus simple à faire et prend moins d'énergie car bien moins de détails, c'est la forme la plus simple et donc tu peux garder plus d'énergie à mettre dans la condensation. Ensuite..."

Le professeur élémentaire leva la main. Du toit de l'église, un arbre s'éleva entre l'élève et le professeur. Puis, d'un simple mouvement du poignet, le poing d'air coloré fonça vers l'arbre avant de ralentir légèrement pour se disloquer dans l'impact sur l'arbre avant de commencer à se disperser un peu partout et de disparaître peu à peu. Et c'était précisément là où Ryugi voulait en venir.

"Frapper avec l'air est une bonne idée, car les coups sont invisibles pour la plupart des personnes. Mais en théorie seulement. En pratique, comme tu vois, le rassemblement d'air écrase encore un peu d'air entre la cible et toi, ce qui atténue un peu l'impact... Sans compter qu'à l'impact même, l'air est un élément doux et volatile, certaines particules d'air ne touchent même pas, et font moins mal qu'un autre élément. Avec l'air, ce n'est pas des attaques directes comme les autres éléments qu'il faut utiliser."

D'un simple mouvement de la main, Ryugi se contenta d'arrêter tout mouvement de l'air et de le bloquer au niveau de son élève, juste l'air qui l'entourait, créant ainsi une sorte de sarcophage d'air. Sauf que l'air était totalement arrêté et bien maintenu fermement en place, ce qui avait pour effet simple de lui laisser uniquement la tête qui pouvait bouger. Tout le reste du corps était bien immobilisé par demande au vent. Et pourtant, cela ne lui demandait pas tant d'efforts que cela... Car le même effet pouvait être obtenu en comprimant et en condensant assez fort l'air qui entourait une personne, qui alors était immobilisée comme plongée dans des sables très compactés, ce qui demandait moins d'énergie, moins de maîtrise, mais moins d'efficacité aussi. Puis Ryugi libéra son élève par simple rupture de la concentration.

"L'air est bien trop doux pour attaquer. Moi, personnellement, à mes débuts, j'essayais aussi d'attaquer comme tu le faisais, mais... Rien ne vaut un bon vieux coup de poing en pleine face. L'air pour l'instant sert juste d'aide, d'attaque indirecte. Surtout quand un vent très rapide vient amplifier la vitesse de tes coups, cela crée des attaques bien plus efficaces que l'air seul. N'oublie pas, que les éléments sont nos alliés, voire nos amis, mais qu'il ne faut pas compter uniquement sur eux..."

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L'espace d'un instant, Luther crut voir un mince filet de sang au coin de la bouche de son professeur. Ce dernier ne s'était même pas défendu, par ailleurs.
Le remords s'empara du jeune homme, le faisant se sentir coupable d'être allé trop loin.

*J'ai fait couler le sang...*

De fait, tout à sa peur d'avoir pu endommager son professeur, (si cela était possible..) Luther entendit à peine les paroles que celui-ci prononça :

"Pas mal, pas mal. Mais... Ce n'est pas comme ça qu'il faut utiliser l'air. Regardes. Je vais te montrer deux trois petites choses..."

A partir de là, l'élève devint attentif, tendant l'oreille et mémorisant au maximum ce que disait Ryugi.
Ce dernier fit apparaître un poudre étrange dans sa main. Cette poudre donnait une légère couleur à l'air, le rendant visible. Beaucoup mieux pour les explications.
D'abord, Ryugi expliqua l'inconvénient d'utiliser la forme d'un poing pour attaquer, démontrant qu'une simple sphère serait bien plus facile à manier, ayant moins de détails que le poing.
Ensuite, il fit pousser un arbre entre lui et Luther. Sur cet arbre, Ryugi lança un poing, qui se disloqua au contact du bois, avant de se disperser dans toutes les directions.
Alors il expliqua que les attaques directes avec l'air étaient, sinon proscrites, du moins déconseillées. Pour appuyer sa déclaration, Ryugi immobilisa totalement l'air qui entourait son élève, laissant uniquement la tête de ce dernier de libre. Il le laissa un instant comme ça, puis le relâcha.

"L'air est bien trop doux pour attaquer. Moi, personnellement, à mes débuts, j'essayais aussi d'attaquer comme tu le faisais, mais... Rien ne vaut un bon vieux coup de poing en pleine face. L'air pour l'instant sert juste d'aide, d'attaque indirecte. Surtout quand un vent très rapide vient amplifier la vitesse de tes coups, cela crée des attaques bien plus efficaces que l'air seul. N'oublie pas, que les éléments sont nos alliés, voire nos amis, mais qu'il ne faut pas compter uniquement sur eux..."

"Je comprends.."

Restant silencieux pendant quelques instants, Luther prit le temps de bien assimiler la leçon de son professeur, avant de reprendre doucement la parole.

"En fait, je ne comptais pas me battre plus que ça, pas pour blesser les gens en tout cas. J'ai beau savoir me défendre en arts martiaux et connaître une ou deux choses avec le Vent, je ne me sens qu'en ultime recours. La violence n'est pas pour moi, je tente de l'écarter de ma vie.. ce qui est difficile, avec le Jeu."

Son regard se perdit au loin, dans la contemplation de quelques nuages blancs baladeurs.

"Néanmoins, je peux m'en accomoder, le Jeu n'étant à priori qu'une illusion.

Un temps.

"M'apprendriez-vous ? Je veux dire, étant donné que je suis le seul troisième cycle dans votre cours.. Auriez-vous quelques instants par-ci par-là à m'accorder ?.. J'ai fait une promesse, celle de rentrer chez moi. Je ne sais pas comment je pourrais y arriver, mais réussir dans le Jeu ne sera certainement pas un mal, et j'ai besoin pour cela d'être plus fort. Vous avez cette force."

Et il raccrocha son regard à celui de Ryugi, toujours face à lui.

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Ryugi souriait. Il était capable de sentir que son élève semblait avoir ressenti un peu de remords après avoir attaqué son professeur, même si c'était bien lui même qui le lui avait expressément demandé. Après tout, c'était peut être vital, une telle demande : Cela permettait à Ryugi de voir tant de choses. En effet, rien qu'avec ce mouvement, Ryugi voyait non seulement son style, sa façon de parler avec l'air, le degré de maîtrise de cette parole, mais aussi son caractère, sa retenue, sa façon de penser. Tant de choses juste avec un simple coup de poing aérien. Et il fallait dire que Ryugi avait trouvé une vraie perle. En effet. Ce pacifisme, cette manière de manier l'air, tout portait à croire... Qu'un jour, il serait un peu comme Ryugi plus tard. Pas envie de se battre, et blesser quelqu'un était la dernière chose qu'il voulait, la violence était un fait qu'il ne voulait pas dans son monde. Cependant, elle était présente. Dans le monde, mais aussi et surtout dans le Jeu. Et c'était pour cela que Ryugi devait le former.

"Bien sur que je t'apprendrai. N'est ce pas le rôle d'un professeur normalement? Moi non plus, je ne prend aucun plaisir à enseigner comment être violent avec les éléments... Mais c'est mon travail, ce à quoi je dois vous préparer. Même si cela est assez contraignant, cela fait partie de ce que tout Verto doit savoir, pour s'en sortir au jeu. Et non, je n'ai pas cette force. Enfin si, mais c'est la mienne. Je ne peux pas la donner. Juste t'aider, à ce que toi tu puisses voir la tienne. Car tu as cette force... Et je t'aiderai à la révéler peu à peu. Mais ce sera bien sur à toi de faire le plus gros du travail..."

Notre cher elfe avait son regard planté dans celui de son élève. Il faudra beaucoup de détermination et de volonté. Il faudra s'accrocher, et persévérer. Il ne faudra jamais abandonner, car les aériens étaient ceux qui auraient le plus de mal au Jeu. Les aériens, ceux qui étaient trop doux pour pouvoir combattre efficacement, trop calmes pour oser frapper sans se retenir. Ceux en qui la violence n'était pas innée.

"Moi aussi, je n'aime pas voir couler le sang. Mais il faudra apprendre à faire des dégâts, car dans certaines situations, ce n'est pas un ennemi qu'il faudra frapper. C'est un endroit où il faudra sortir, un arbre qui fonce sur nous, un monstre de pierre qu'il faudra affronter... Mais le plus important, c'est non pas d'attaquer, mais de pouvoir protéger ceux que l'on aime. Quel qu'en soit le prix... Mais aussi comment le payer le moins possible, comment rester calme pour mieux analyser chaque situation. Pour se passer autant que possible de cette violence qui nous révulse..."

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"Bien sur que je t'apprendrai. N'est ce pas le rôle d'un professeur normalement ? Moi non plus, je ne prend aucun plaisir à enseigner comment être violent avec les éléments... Mais c'est mon travail, ce à quoi je dois vous préparer. Même si cela est assez contraignant, cela fait partie de ce que tout Verto doit savoir, pour s'en sortir au jeu. Et non, je n'ai pas cette force. Enfin si, mais c'est la mienne. Je ne peux pas la donner. Juste t'aider, à ce que toi tu puisses voir la tienne. Car tu as cette force... Et je t'aiderai à la révéler peu à peu. Mais ce sera bien sur à toi de faire le plus gros du travail..."

Alors finalement, Ryugi lui ressemblerait ? Un peu, au moins. Lui non plus n'aimait pas user de violence, mais pouvait tout de même le faire, il en avait la force. Peut-être était-ce là une caractéristique des "aériens", comme les appelait Ryugi. Une rapide réflexion en persuada Luther. Le feu était réputé pour son agressivité, sa force. La terre pour être inébranlable, l'eau pour être assez polyvalente, mais la glace pouvait être assez épaisse pour être dure comme de roc.. Alors qu'avec l'air, il était bien plus difficile d'attaquer de front, et se défendre nécessitait plus d'efforts. C'est là qu'il fallait être malin, comme son interlocuteur l'avait démontré à Luther : immobiliser l'air autour d'une personne n'était pas très compliqué, mais cela empêchait tout mouvement, et pouvait même étouffer la personne si elle ne se défendait pas.
Ryugi vrilla ses yeux dans ceux de son élève. Un regard qui en disait long. Accroches-toi, ce sera dur. Très dur.
Puis il confirma les pensées de Luther, lui avouant qu'il n'aimait pas faire couler le sang. La phrase qui arrêta Luther fut celle-ci :

"Mais le plus important, c'est non pas d'attaquer, mais de pouvoir protéger ceux que l'on aime. Quel qu'en soit le prix..."

Et sur ce point, il ne pouvait qu'approuver son professeur en pensant à quel point il aimerait être fort pour pouvoir protéger tous ceux qu'il aime. La suite lui plut tout autant :

"[...] se passer autant que possible de cette violence qui nous révulse..."

Décidément, il admirait cet elfe de plus en plus. Son calme, ses méthodes, sa manière de parler, son dégoût pour la violence et l'importance qu'il attachait au fait de protéger les gens qu'il aimait, tout cela ensemble conspirait à faire voir à Luther une aura sainte autour de Ryugi, ce dernier devenant à ses yeux quelqu'un d'infiniment important.
Alors il reprit la parole :

"En effet, c'est cela, exactement cela que je désirerais. Et vous devez être la personne la mieux placée pour me l'apprendre. Peut-être pourrions-nous organiser de petits entraînements, une ou plusieurs fois par semaine. J'adorerais apprendre de vous."

Et dans son regard, Luther mit toute la bonté, toute la volonté qu'il put trouver en lui, suppliant des yeux son interlocuteur de lui accorder son souhait.

Invité

Il était apparu clair que Luther et Ryugi étaient tous deux très proches, à cet instant. Les deux étaient aériens et n'aimaient pas utiliser l'offensif, cependant, cela faisait bien partie du travail de Ryugi que de lui enseigner cela. Mais ce n'était pas ce qui était dans le programme que Ryugi allait lui apprendre désormais. Notre elfe sentait que Luther pouvait être digne de confiance, prêt à apprendre ce que Ryugi allait lui enseigner, et surtout prêt un jour à dépasser Ryugi en terme de puissance et de calme. Il sentait qu'il réfléchissait sur ce qu'était la force des éléments. De chaque élément. Il était évident qu'il fallait ruser quand on était un aérien, quand on était un contrôleur unique de l'air. Et heureusement pour Ryugi, il avait un autre élément pour le soutenir, mais ce n'était pas vraiment sa force principale. Non, même si Ryugi avait la terre avec lui, il n'utilisait principalement que le vent, et d'une façon vraiment peu orthodoxe.

"Alors, je vais te révéler quelque chose. Si l'air en apparence est le plus faible des éléments, c'est parce que seul, il ne fait pas grand chose. Si en plein combat, ton adversaire sait que tu ne peux maîtriser que l'air, il pensera que tu es faible. Faible et impuissant. Alors, il est possible qu'il charge directement avec toute sa puissance dans une attaque frontale, et là, on ne pourra pas faire grand chose contre. Enfin, pas à ton niveau. C'est pourquoi il ne faut pas montrer que l'air est ta force. Je vais te montrer quelque chose qui va surement t'intéresser. Regardes bien."

[b]Ryugi sortit alors une bouteille d'eau de sa poche, et se concentra fort. Puis il laissa couler l'eau qui se stoppa net avant de former une petite sphère, puis prendre la forme d'une flèche. Avant de foncer vers l'avant, dans le vide. Pour ensuite se disloquer et couler, faisant une petite flaque d'eau devant l'église. Puis, Ryugi sortit un petit sac de cailloux, qu'il fit léviter, et tournoyer autour des deux personnes à une vitesse assez grande. Notre professeur souriait, Luther devait surement avoir compris... Que Ryugi n'avait utilisé ni la maîtrise de la terre, ni le contrôle de l'eau qu'il ne possédait pas. En effet, ce n'était que la maîtrise absolue des vents, mais utilisés d'une manière bien plus audacieuse et plus réfléchie...[b]

"Tu as du surement le remarquer, je ne contrôle pas l'eau, et pourtant, je suis capable d'en faire une flèche suffisamment perforante. As-tu compris comment? Juste uniquement en utilisant l'air, en le comprimant sous la forme d'un récipient invisible, qui contenait l'eau. En soi, l'eau n'avait rien fait, c'est juste l'air à côté qui est important. Mais il faut qu'il n'y ait aucun trou pour que l'eau ne s'écoule pas. De même, pour les petits cailloux. j'aurai pu les soulever avec mon propre contrôle de la terre, mais pour ce que je voulais te montrer, il était aussi possible de soulever des cailloux avec l'air qui était autour. L'illusion de deux éléments, sans pour autant montrer que tu es un aérien. Cela prouverait une maîtrise de plusieurs éléments, donc une tactique différente pour l'adversaire qui peut prendre peur et te prendre pour un maître jouant avec plusieurs éléments... Mais si l'eau requiert un contrôle absolu pour être sur qu'il n'y ait pas de trou à très petite échelle, trop petite encore pour que tu puisses réellement commencer, je pense que tu devrais t'entrainer à soulever des cailloux de cette façon... Et à les projeter aussi fort que possible. C'est le premier réel exercice que je te demande..."

Invité

Décidément, Luther appréciait de plus en plus son professeur de Verto. Et la démonstration de ce dernier acheva de convaincre le jeune homme qu'il était, avait été ou sera dans un futur proche, un grand homme.
Ryugi avait tout d'abord sorti une bouteille d'eau de sa poche, la faisant couler dans le vide afin de créer une flèche aqueuse. Puis il avait sorti des cailloux de sa poche, et les avait fai tourner à grande vitesse autour d'eux.
Se demandant tout d'abord ce que cela pouvait bien avoir en rapport avec la maitrise de l'air, Luther comprit une fraction de seconde avant que Ryugi ne lui explique.
Car c'était bien l'air qui avait été utilisé afin de contrôler indirectement l'eau et la terre, une manière ingénieuse de dissimuler à un éventuel opposant quel élément on utilise, selon Ryugi.
En fait, à condition de bien maitriser l'air on peut utiliser également les autres éléments. Le tout est de ne pas attaquer de front, de ruser.
Vraiment, il admirait de plus en plus cet homme.
Enfin, son professeur demanda à Luther de soulever des cailloux pour les lancer le plus fort possible. Premier exercice, que l'élève accepta de bon coeur en hochant la tête pour marquer son accord.

Soulevant un caillou grâce à son contrôle de l'air, le jeune homme hésita un instant, avant de le projeter très rapidement contre le mur de l'église, d'une seule grande vague d'air.
Le résultat fut que le caillou, n'étant poussé que de derrière sans être "guidé", s'écrasa un peu plus loin de l'endroit où Luther avait escompté qu'il s'échoue.
Ce dernier recommença alors, mais cette fois concentra la vague d'air uniquement au niveau du caillou, et tenta maladroitement de corriger la trajectoire par petite vagues d'air sur le côté. C'était mieux, sans être toutefois aussi précis qu'il l'aurait voulu.
Et il continua ainsi, se perfectionnant petit à petit, essayant d'économiser son énergie autant que possible.
Et à chaque lancer, il jetait un coup d'oeil à Ryugi, guettant une quelconque approbation, un reproche, une remarque..

Invité

Déléa avançait droit devant elle, profitant du vent frais sur son visage.Elle voulait voir cette église.Sur sa planète, les religieux étaient rares,très rares, et souvent d'une lignée seulement constituée d'humains.Elle, la demi-elfe qu'elle était, n'avait jamais vraiment su ce qu'était la religion, et elle espérait trouver des renseignement dans cette église.Elle s'arreta devant, l'observant attentivement.Le vent secouait ses cheveux attachés en une queue de cheval, entraient dans le grands batiment et en ressortaient.La jeune fille cru distinguer une sorte de mélodie la-dedans.Elle était éblouie par cette "église".Un aura mystique s'en dégageait, impénétrable pour un simple être vivant....

Décidée à avoir des réponses à ses questions, elle se dirigea vars la porte déjà entrouverte.Avant de porter sa main à la poignée, elle jeta un coup d'oeil à l'interieur.Il y avait des personnes.Déléa en était soulagé, car elle allait pouvoir voir de ses propres yeux se qu'elle pensait etre des religieu en action. Le plus grand des deux semblait être un elfe,et elle en fut étonnée, car elle pensait que les elfes n'avaient pas de religion,le deuxième quand a lui, elle ne le voyait pas assez bien pour determinée sa race.Les deux personnes se dirigèrent alors vers le fond de l'église, où se trouvait une sortie.Elle se décida à les suivre, mais avant, elle posa des fleurs sur l'hotel de pierre, car elle ne savait pas quoi faire dans une église, et ne voulait pas rien faire de peur de manqué de respect à la religion.Elle rejoignit alors prudemment le fond de l'église.

Apres avoir vérifié que les deux inconnus n'étaient pas là, Déléa sortit.Elle avait peur qu'ils voient qu'elle les espionnait.La jeune fille se demandait où l'elfe et son acolyte étaient passés, et elle vu une échelle en pierre.A tout hasard, elle monta.Le monument était vraiment grand! elle n'en avait jamais vu des comme sa! en y repensant, les habitations chez elle se résumait à des cabanes dans les arbres, si on veut, mais jamais trop haut, la demi-elfe fue donc prise d'un léger vertige.Mais elle monta. Arrivée à quelque barres du toit, elle vérifia d'abord si ceux qu'elle cherchait étaits là.Oui, il l'étaient.Ils parlaient,mais elle ne lles entendaient pas. Le plus grand sortit alors une bouteille d'eau, et la manipula. Il en fit une sphère, puis une flèche, qu'il envoya vers l'avant de l'église. C'été sa la religion? Non, sans doute pas, ils n'étaient plus dans l'église.Mais Déléa restait fasciné par cet acte de magie, amplifié par l'aura mystique et frais de cet endroit.L'elfe faisaient alors tournait des caillou dans les airs.Etonnant. Lajeune fille réfléchit au pouvoir qu'il avait utilisé.Elle en arriva à deux conclusion: la premiere était que l'elfe était un verto, la seconde, qu'il controlait plusieur éléments.Elle esperait le voir utilisé du feu ou de l'air maintenant, mais ce fut le second qui pris une pierre, essayant de copier le Verto.Sans succès.Il recommamça, et Déléa ne put s'empecher de rire, legerement.C'est alors qu'elle perdit son équilibre de l'échelle, et elle commençais à tomber, .... comme Ce jour.....
Elle hurla.

[ Vraiment désolée de m'incrustait, mais comme je n'ai pas commencé à rp, (j'attendait un sujet comme celui-ci) j'esperait le faire aujourd'hui.Si sa dérange, il suffit de me le dire et mon post est supprimé!]