Les Salles de Bains

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OUVERT

NOTE

Vous êtes bien naïfs mes amis, bien innocents, oui, vous êtes si purs… Vous, mes chers amis, quand vous vous êtes éveillés, on vous a donné une explication de la situation. On vous a parlé d’un sort à œuvre pédagogique, d’un lapin à rattraper… Siley, lui, n’a pas eu ce délicieux plaisir. Car, étant celui d’où tout est parti, personne ne lui expliqua.

Ainsi lorsque, à quatre du matin, le directeur des élèves se retrouva dans les dortoirs féminins des élèves, il fut, disons, choqué. Parce que, lui, en se levant, il savait que c’était de sa faute. Enfin, il s’en doutait très très fortement. C’était l’œuf en chocolat, à tous les coups. Mais pour le vérifier, il fallait qu’il retourne dans ses appartements.

MERDE ! Ses appartements ! Dans ses appartements, il y avait sa tenue blanche tachée de sang du jour de son exil. Il y avait son alliance. Un portrait qu’il avait fait de Gloria. Sans compter les papiers, les informations, les objets magiques,… Zut ! Il fallait absolument qu’il sauve le pauvre élève qui allait se retrouver dans son corps… Et s’il touchait un truc qu’il ne fallait pas ? Et s’il découvrait des choses qu’il ne devrait pas savoir ? ZUT ! Il avait laissé son journal intime sur ta table de chevet ! (Oui, Siley tient avec acharnement un journal intime, je vous passe les détails de son contenu.)

Ainsi, le pauvre martyr du s’introduire par effraction aussi discrètement que possible dans sa propre chambre. Heureusement que son corps avait le sommeil lourd… Nous notons aussi qu’il passa tout de même un certain temps à s’observer dormir. Ensuite, il dut assumer la vision de l’œuf en chocolat brisé… Et donc l’idée que ce scandale était de sa faute. Il alla donc trouver Mr. D (surnom du Directeur, pour les incultes) qui ne dormait pas, bien sûr (c’est un super-héros, Mr. D), pour lui expliquer la situation. Puis, il partit faire photocopier une énorme pile d’affiche à installer partout dans l’université. Ainsi que préparer un message vocal à faire passer fréquemment dans le réfectoire et le Grand Salon (avec voix modifiée, pour pas qu’on sache qu’il était dans le corps d’une élève).

A la fin, fourbu, il revint au dortoir. Ses colocataires n’étaient pas encore éveillées. Il avait beaucoup transpiré, à cause du stress, et n’avait qu’une envie : prendre une bonne douche bien chaude. Bien sûr, le problème était que seule une salle de bain était libre, mais bon, à cette heure, il ne devait pas y avoir grand monde. Totalement déconnecté de son corps (si l’on peut dire) par ses problèmes, il laisse aller ses réflexes. Ainsi, il prit toutes les lotions diverses et variées qu’utilisait son hôte et se dirigea vers la salle de bains, sans vraiment faire attention à ce qu’il faisait. Il pénétra dans la salle de bain. Il passa devant une glace sans vraiment se regarder. Il s’arrête. Il a surprit un truc étrange dans le miroir. Il fait deux pas en arrière, intrigué. Puis, il cria.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH »

Awen Shen’nyu, 14 ans, élève à Verto. Célèbre pour… disons, pour son inclinaison pour la proximité de deux corps nus. Cheveux roses. Yeux violets. Ailes de papillon. Très mignonne, certes, mais avec quelque de malicieux dans son visage qui n’allait pas du tout avec la franchise (voire bêtise) et la simple joie de vivre qu’aimait afficher le directeur. Certes, à cet instant, il n’avait pas vraiment une tête heureuse. Il déglutit, baissa le regard. Une sublime petite nuisette. Oui, exactement. Petite. Toute petite nuisette blanche, à dentelle, presque transparente, dévoilant beaucoup trop de peau. Dire qu’il se baladait avec depuis tout ce temps…

« Idiot… »

Son cœur bat vite, il sent le rouge lui monter aux joues. Comment allait-il faire ? Il refusait que l’on sache qu’il avait habité le corps de cette… fille. Il voulait rester pur aux yeux de tous. Ses jambes lâchèrent, il se retrouva assis sur le sol, les affaires étalées sur le sol. Comment allait-il faire ? Il ne pouvait pas, il ne pouvait pas… C’était impossible ! Il se sentait sale, impur. Il était un homme ! Pas une femme !

« Oh, Gloria. Gloria… »

Que dirait-elle ? Il n’osait pas y penser. Lui qui venait d’un peuple où la femme était au dessus de l’homme, il trouvait qu’il profanait quelque chose de sacré. Un homme dans le corps d’une femme ! Chez lui, cela n’était accepté que pour assurer la survie de l’espèce, et pour les quelques couples utopistes qui s’aimaient. En sachant que la plupart des femmes s’amusaient souvent avec leurs amies, or de leurs maris inférieurs.

Les larmes coulaient. Son instinct de petit garçon remontait, ce culte de la supériorité du sexe féminin l’envahissait de nouveau, alors qu’il avait pris soin de n’en garder qu’une affection spéciale des femmes. Alors, la porte s’ouvrit.

|HRP : Sissi est là, Lain, mon amour ! Ca change de Miyoki, hein ?|

[ J'avoue, ça change... Mais c'est tout aussi marrant - voire plus! Huhuhu-
Par contre, il risque de faire une rechute, en voyant l'arrivante...]

[Corps de Mayami]

" Rend, slaughter... Devour the humans! There is no other way to survive...
You cannot escape your hunger..."

La voix lancinante lui répétait cette incompréhensible litanie depuis des heures, elle le suivait dans ses rêves et hantait sa nuit, même quand il ouvrait les yeux... Que lui arrivait-il? Il ne comprenait pas...
Lain se leva en sursaut, la voix faiblit légèrement, mais continua de parler dans un coin de sa tête...
La première chose qu'il remarqua fut un poids étrange au niveau de la poitrine et un manque de poids tout aussi étrange au niveau de l'entrejambe... Un changement dans son anatomie, un changement dans sa manière ressentir... Etrange... Les stimulations étaient différentes, en plus...
Il se leva et découvrit que la pièce avait changé... L'avait-on changé de chambre pendant la nuit? Ca n'avait pas de sens.... C'était... Stupide...
Mais le pire fut quand il se vit dans la glace, il pâlit d'horreur en voyant qu'il était devenu... Autre chose... Une fille, apparemment, pas désagréable à regarder, par ailleurs...Il n'avait jamais eu l'occasion d'observer la nudité d'un individu féminin, il s'accorda donc quelques minutes pour détailler son nouveau corps, oubliant pour un temps son désarroi pour se concentrer sur sa curiosité...
Une fois qu'il eut appris tout ce qu'il voulait savoir (n'en demandez pas plus), il revint à sa situation et toute les questions revinrent d'un coup... A commencer par la plus importante: que se passait-il encore dans ce repaire de fous?! Pourquoi son corps avait-il tant changé? Où était sa chambre?
Il aurait pu se poser beaucoup d'autre questions si la voix n'était pas revenu à l'assaut, plus forte que jamais, hurlante, même... Mais c'était là plus qu'une voix... Une sensation... Un manque... Un besoin... Une soif... Ses dents lui faisaient mal, ses canines semblaient vibrer de désir... De désir... Il avait soif, oui... Il s'approcha du robinet de la salle de bain mais soudain, une étrange répulsion le fit reculer. Pas d'eau. Autre chose, vite! Mais quoi? Quoi?
Tentant d'oublier cet étrange et absurde (one more time) besoin, Lain sortit de la chambre (en oubliant d'enfiler un quelconque vêtement, il n'avait pas froid, de toute façon...). Les couloirs étaient étrangement vides, on entendait des voix diffuses, mais elles semblaient venir de loin et, habituellement, il n'aurait même pas dû les entendre... Etrange.

Soudain, un cri déchirant se fit entendre à quelques mètres de là, il résonna longtemps dans ses oreilles et vrilla ses tympans, ça donnait à peu près...

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH »

... Ça.
Sans vraiment savoir pourquoi (peut-être pour trouver quelconque présence humaine dans le secteur), Lain marcha rapidement dans la direction d'où vint la plainte et ouvrit calmement la porte... C'était la salle de bain, apparemment...
Et dedans, se tenait une jeune fille. Cheveux d'une couleur étrange (ils étaient tous fous ici, alors on allait pas faire un tétraplégisme pour une question de cheveux, hein...), habillée d'une chemise de nuit un peu courte pour ce qu'il y avait à recouvrir... Elle semblait en proie au désarroi le plus profond, gisant à même le sol au milieu d'une quantité respectable de produits... Sans doute des savons, mais en avait-elle besoin d'autant? Bah, passons...

" Que vous arrive t-il?"

Lain avait baissé les yeux avec une expression de curiosité...
Bon, il lui suffisait de rendre son état normal à cette fille, ensuite il pourrait - avec un peu de chance- extraire quelques explications satisfaisantes à sa situation du ramassis de psychoses qu'il allait sans doute obtenir...
Mais n'allons pas trop vite...

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