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| Auteur | Message |
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Miyoki Yuitsu
Nombre de messages : 238 Société d'Etudes : Présidente du club de Divination. Collège : Vita
| Sujet: Miyoki Yuitsu Ven 20 Mar - 9:15 | |
| "Je suis Miyoki Yuitsu, j'ai à présent 18 ans. Je suis répertoriée à Vita et suis en sixième cycle depuis quelques temps à présent." [Elle-même] "Yuitsu ? Elle est bizarre, folle même, elle fait partie de ces génies qui ont montés de cycle en cycle comme si c'était normal, alors qu'elle n'a pas l'air bien agressive. Elle est jolie, mais elle fait un peu peur à savoir presque tout. Et puis les filles la détestent je crois, une histoire bizarre. Elle est spéciale quoi. Sa Société de Divination n'est pas très habitée, ou alors les membres ne sont pas très motivés." [Un élève] "Une impertinente. Elle marche pieds nus, répond sans respect, en plus, elle a eu une aventure avec un professeur. Elle ensorcelle les gens, avec son regard endormi. Elle ressemble à un ange. Mais elle n'en est pas moins démoniaque. Pourtant, je ne peux rien contre elle, elle est en dernier cycle, douée, avec une société... Le plus souvent les gens l'appellent Yuitsu, on ne sait pas réellement pourquoi." [Un professeur] "On touche pas à Yuitsu. Enfin, le boss a dit qu'on devait pas y toucher. Alors, on y touche pas." [Un sans-cycle.] LISTE DES RPNous t'attendions, PV avec Lain.
Dernière édition par Miyoki Yuitsu le Sam 21 Mar - 13:17, édité 3 fois |
| | | Miyoki Yuitsu
Nombre de messages : 238 Société d'Etudes : Présidente du club de Divination. Collège : Vita
| Sujet: Re: Miyoki Yuitsu Ven 20 Mar - 9:17 | |
| -TÉMOIGNAGES- Professeur d'Amarth inconnu.- Spoiler:
Je ne vous raconterais pas l'histoire de Miyoki. Elle-même ne le fera pas. Je laisserais la parole à des témoins de sa vie, ce sont eux qui vous parleront d'elle. Commencons dès à présent par un homme ayant voulu rester inconnu, un professeur d'Amarth.
« C'était il y a combien de temps ? Je ne sais plus. J'ai l'impression qu'elle a toujours été là. Mais bon, je dirais trois ans. Non deux. Voilà, deux ans. Elle en avait à peine seize, quant à moi j'ai arrêté de compter mon âge. Certains disent que je veux fuir ma vieillesse, et peut-être est-ce vrai, pourtant j'en suis loin. Mais je n'aime observer le calendrier en me rendant compte de la courbe du temps, je préfère vivre au jour le jour.. Mais revenons à Elle. Lorsqu'elle a passé pour la première fois la porte de cet établissement je n'ai pas put imaginer ce qu'elle représentait. Je me suis dirigée vers elle, silencieux, prêt à la saluer lorsqu'elle plongea ses yeux dans les miens et ouvrit la bouche. « Suis-je bien à Amarth ? » Personne, je dis bien personne, ne sait ce qui lui arrive après la Déchirure. Ils sont souvent en pleurs, étonnés, excités, curieux, traumatisés, agressifs. Mais jamais aussi calme. Et jamais avec ce regard, intense, pénétrant, splendide. Un regard d'ambre pure, avec les paupières légèrement fermées, comme si elle allait s'endormir. Comme si nous allions nous endormir dans ses pupilles ensorcelantes. « Oui. Comment avez-vous deviné ? -On me l'a révélé. » Je l'avais vouvoyé, instinctivement, tout en la détaillant. Elle portait une robe immaculée, me faisant penser aux vêtements des prêtresses dans certains mondes, mais avec un tissu bien plus précieux que celui réservé à ces croyantes. Elle devait être magicienne, me suis-je dit, malgré son jeune âge. Une relation avec les esprits, vu sa façon d'observer tout autour d'elle. Le silence s'était installé et je remarquai qu'elle avait arrêté de détailler la pièce pour me fixer, soudain perplexe. Sa voix de velours se fit de nouveau entendre : « Qui êtes-vous ? » Je lui révélai mon nom et ma profession. Ce à quoi elle répondit, étonnement, par un sourire. Un sourire infiniment doux, bien que minuscule. Elle ne semblait pas pouvoir rire, comme si cela la briserait. « Et vous ? -Miyoki Yuitsu. Si c'est cela que vous désirez. » Voilà qu'elle se moquait de moi à présent ! Je lisais la malice dans ses yeux et dans sa petite mimique. Cela me fit froncer les sourcils, ce qui ne fit qu'accentuer son sourire. « Au revoir. Nous nous reverrons bientôt. » Et elle partit en direction des bureaux, sans hésitation aucune. Ne savait-elle pas que cette école était immense ? Qu'il y avait divers professeurs et que nous nous reverrions pas de sitôt ? Je détestai me faire avoir par des élèves, surtout des nouveaux.
« Je vous l'avais bien dit. » J'ouvris les yeux. C'était elle. La fille d'il y a trois jours. Comme souvent j'étais accoudé à un arbre, penssif. Elle était juste devant moi, souriant délicatement. Comment m'avait-elle retrouvé ? Je me mettais toujours dans un coin reculé, pour que personne ne me dérange. Mais elle, elle était là, tout simplement, avec sa robe immaculée. Comment pouvait-elle être encore aussi propre ? Bon sang... « Mais qui es-tu ? » Et là, à mon plus grand étonnement, elle rit doucement. Je la croyais incapable de rire. Certes ce n'était qu'un rire léger comme la brume, mais un rire tout de même. Elle s'assit face à moi, et je faillis lui dire qu'elle allait se tâcher. J'y renonçais. « Vous avez enfin saisit le sens de ma question. Et vous avez arrêté de me vouvoyer. -Pas toi. -Je suis une élève. J'ai appris votre hiérarchie il y a peu. -Tu étais où dans ton ancienne hiérarchie ? » Elle n'eu qu'un autre sourire, mystérieux, le yeux brillants soudain de malice. J'enchainai. « Tu n'as toujours pas répondu à ma question. -Je ne peux y répondre. -Pourquoi ? -Ce que je vous dirais ne vous satisferai pas. Il vous faudra faire comme moi. -Comme toi ? Ne pas trouver de réponse ? -Oh, si. Maintenant je sais qui vous êtes. Il a juste fallut que je cherche un peu. -Que tu cherches quoi ? » Elle rit encore. Mes questions étaient-elles si ridicules que cela ? « J'oublie toujours que les autres ne peuvent pas voir. -Voir quoi ? - La réalité. » Je la dévisageai encore, presque horrifié. Mais qui était cette folle ? Quelles étaient donc ces réponses ambiguës ? Où étais-je tombé ? « Mais vous avez été plus difficile à deviner. -Arrête avec ton charabia. Je ne comprends plus rien. Tu ne peux pas parler normalement, nom de Dieu ? » Elle ne souriait plus, immobile. Elle m'observait. Une sorte de déchirure apparut un instant dans son regard puis elle reprit un air calme. Demandant : « Dieu ? -Oui. -Qui est-ce ? -Bah... Dieu. Le dieu d'une religion monothéise fortement répandue sur le monde de la Terre. -Lorsque je vous demande qui est Dieu vous me répondez que c'est un dieu ? Etrange. » Elle voilà, elle se moquait encore de moi. Qui était l'élève du professeur ici ? « Un dieu c'est une divinité... Un être suprème, doté de pouvoirs incroyables, souverain du monde, le plus souvent il n'y a aucune preuve de sa réelle existence. -Oh. Je comprends. Je vois... » Elle resta penssive un moment, un moment où je n'osai pas parler. Finalement elle se leva et déclara : « A bientôt. » Et elle partit, mais pour une fois je savais que nous allions vraiment nous revoir bientôt.
J'en avais mâre. Pourquoi avait-il fallut qu'elle se mette au premier rang ? Au beau milieu en plus ! Tandis que je commençais mon cours elle me souriait, la tête sur le dos de ses mains, les coudes sur la table. Et avec ce petit sourire, à présent presque moqueur posé sur moi. C'était mortellement stressant. Surtout que mes yeux revenaient toujours vers elle, avec sa robe blanche et ses yeux d'ambre. Non, ce n'était pas stressant, c'était affreux. J'aurai voulu la virer de cours, mais je n'avais aucune raison valable. Mais ce n'était pas cela le pire, le pire c'était quand elle levait le bras pour donner une réponse, alors que tous les autres séchaient. Alors je devais lui donner la parole. J'étais obligé de laisser sa voix féérique emplir la pièce pour me donner une réponse exacte, mais avec toujours avec un détail qui me donnait envie de lancer un débat. Ce que je ne pouvais faire devant mes autres élèves. Je répondais alors tout simplement : « Vous avez raison Mlle Yuitsu. »
« Pourquoi me vouvoyez-vous en cours ? » J'ouvris les yeux. Elle était encore là. Elle ne semblait pas en colère ou outragée, juste curieuse. Et un brin étonné. « Je ne tutoie pas les autres. Ce serait injuste. -Vous voulez dire que j'ai de la chance ? -Prends ça comme tu veux. » A mon grand étonnement elle eu un sourire de joie. Elle ressemblait soudain à une petite enfant à qui l'on venait de dire qu'elle avait été tès sage et qu'elle pourrait avoir son cadeau de Noël. Cette fois elle s'assit à côté de moi contre l'arbre. « Allez-vous continuer à me tutoyer en privé ? -Oui. » Ses yeux d'habitude si calmes pétillaient à présent d'excitation. Ses lèvres semblaient ne pas vouloir lâcher ce sourire heureux. Elle me détailla, encore plus que d'habitude, comme si elle s'attardait sur chacun de mes traits. Elle resta longtemps sur mon regard, m'emprisonnant dans ses yeux si pétillants en ce jour. Puis elle se redressa, posa un très court instant ses lèvres sur mon front et commença à s'éloigner. « Tu pars déjà ? » J'ai détesté cette voix, j'aurai voulu la faire étonnée mais on pouvait y sentir facilement la déception. Elle s'arrêta, se retourna, m'observant, joyeuse. « Nous nous reverrons bientôt. » Je m'étais fait avoir. Complètement fait avoir. Je ne pu me détacher du point blanc de sa robe que lorsqu'elle disparut complètement de ma vue. Quel sort m'avait-elle jeté ?
« Tu n'as pas le droit d'être ici. -Et vous alors ? -Je suis professeur. » Un lourd silence tomba. Elle ne souriait pas. Même pas son petit sourire doux de notre rencontre. Je fis comme si je ne voyais pas ses larmes. « Tu vas tomber. -Non. -Qu'en sais-tu ? -Je le sais. -Ton ton de prédiction hein ? » Elle ne répondit pas. Elle ne semblait pas vouloir répondre aux questions inutiles. Je soupirai. Puis je vint m'asseoir à côté d'elle. « Vous allez tomber. -Non. -Qu'en savez-vous ? -Rien. -Donc vous risquez de tomber. -Non. -Pourquoi ? -Je ne tomberais pas. » Elle me regarda à travers ses larmes, étonnée. Et moi je me faisais le plus calme possible. Alors que je voulais tellement... « Tu n'as jamais froid ? -Si, parfois. -Ta robe a des propriété magiques ou quoi ? -Oui. » Elle regarda de nouveau devant elle, dans le vide. Nous étions sur le toit. Comment avais-je su qu'elle était là ? Déjà, je ne l'avais pas su. J'étais juste venu, et elle était là. Sûrement son maudit Destin qui s'en est mêlé. Je l'observai. Ses longs cheveux bruns, soufflés par le vent, dégagaient son visage blanc. Mais un peu moins blanc qu'au début, lorsqu'elle était presque fantomatique, comme si elle n'était jamais sortie face au soleil. Je pris un risque. « Pourquoi pleures-tu ? -Vous ne remarquez que maintenant ? -Non. Mais je ne voulais pas... -Savoir ? -Oui. Non. Je ne voulais pas te forcer à raconter. » Bien sûr que si je voulais savoir. Comment quelqu'un avait-il put faire pleurer cet être impossible à atteindre ? « Elle n'est plus là. -Qui ? -Mon autre moi. -Ta jumelle ? -Non. Mon autre moi, l'autre Prophétesse. -... -Tu es perplexe ? -J'attends la suite. -Nous étions toujours ensemble. Reliées comme personne. Tu te souviens de ton Dieu ? Nous étions un peu comme cela elle et moi, sauf que nous existions vraiment. Mais à présent nous sommes séparées. C'est si dur de vivre sans elle. C'est si dur de vivre sans quelqu'un qui sait tout de vous. » Elle s'arrêta, elle n'en dirait pas plus. Après je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai attrapé son menton d'une main, la forçant à me regarder. Puis, de l'autre main, j'ai essuyé les larmes sur ses joues. Pour une fois elle était vraiment surprise, moi aussi j'étais surpris. Je crois que je venais de changer le Destin. « Je suis là. -Ce n'est pas pareil. -Je peux toujours essayer. -Vous êtes fou... -Si tu veux. » Elle sourit, mais recommença à pleurer, plus fort. Elle semblait tellement soulagée, tellement fragile alors qu'elle se glissait dans mes bras ! Où étais passé l'être inaccessible auquel je m'étais abitué ? Elle n'était plus qu'une petite poupée fragile, que j'avais si peur de briser. Combien de temps sommes-nous restés là ? Jusqu'à ce qu'il commence à pleuvoir en tout cas, et que je remarque qu'elle avait arrêté de pleurer. Elle s'est alors détaché de moi et s'est levée, avant de partir. Je restais quelque secondes encore seul sur le toit avant de partir à mon tour. C'était comme un rituel, une tradition, une habitude : elle partait toujours avant moi.
Cela faisait six mois qu'elle était arrivée. Quatre qu'elle avait pleuré dans mes bras. Notre relation était plutôt étrange, d'ailleurs peu de gens en étaient au courant. Enfin, peu savaient combien elle était... comment décrire ces discussions sous cet arbre ? Ses sourires changeants ? Ses yeux d'ambres pétillants de plus en plus souvent ? Ce malaise lors des cours, lorsqu'elle me fixait avec sadisme ? Ils voyaient juste que nous nous voyons beaucoup trop pour le professeur et l'élève que nous étions. Beaucoup avaient remarqué que je la tutoyais. Pourtant nous nous en moquions. Après tout, nous ne faisions rien d'illégal. Nous savions l'un comme l'autre que... Bref.
« Arrête un peu de le coller sale garce ! » Elles étaient trois. Elle était seule. Moi je venais d'arriver, les remarquant en train de lui crier dessus, comme des folles. Elle leva les yeux vers moi, je ne m'étonnai plus qu'elle sache lorsque j'arrivais. Suivant mon regard les autres élèves me remarquèrent, s'embourpèrent et partirent presque en courant. Elle, elle me sourit, doucement. « Que venez-vous donc faire ici ? -Ton maudit Destin me suit partout. » Elle rit. Puis elle dissipa l'espace entre nous de quelque pas, semblant avoir oublié ces filles. Chaque jour je la connaissais de plus en plus, connaissant la signification de chacun de ses sourires, de chacun de ses regards, de chacun de ses gestes. Comment vouliez-vous que je fasse autrement ? Elle était presque toujours là. Ce maudit Destin était là. Elle me l'avait bien expliqué.
« Nous sommes liés par le Destin. -Ah ? -Je le savais dès le début. -Et ? -Je voulais que vous le sachiez. -Pourquoi ? -Pour que vous ne vous étonniez pas. -De quoi ? -De la Destinnée. -Parle plus clairement, je t'en prie... » Elle rit. « Je ne voudrais pas que vous vous étonniez de votre facilité à être près de moi, à me retrouver, à que nos instants soient mêlés. -Je vais donc devoir supporter ta présence pendant longtemps. » Elle rit. Elle riait de plus en plus.
Elle a créé la Société de Divination six mois après son arrivée. Après m'avoir demandé conseil. Cette Société n'a jamais fourmillé de membres, elle était trop étrange, elle ne savait pas comment enseigner sa science et puis, elle n'était pas très liée aux élèves. Ce que je n'avais pas remarqué à l'époque. Et pourtant, malgré le peu de gens dans cette Société, elle semblait si heureuse de l'avoir créé ! Chaque fois qu'elle m'en parlait elle était pleine de fierté. Elle disait, souriante : « J'ai créé. »
Cela s'est passé il y un an. Presque exactement. Je ne sais pas comment j'ai resisté aussi longtemps, comment j'ai pu me contenir, comment cela a pu arriver si tard. On était en train de discuter sous l'arbre, tranquillement, simplement. Puis j'ai lâché cette phrase, presque avec brutalité. « Tutoie-moi. » Elle m'a regardé avec stupeur. Horreur presque. Ses yeux ne pétillaient plus, son rire s'était évaporé. Je ne compris pas comment cette simple demande avait pu la toucher autant. « Juste en privé. -Je suis une élève. -Et moi un professeur, pourtant je te tutoie. Je t'en prie. » Je l'implorai du regard, et elle savait que je détestai cela. Implorer, quémander, même poser des questions m'était inhabituel normalement. Elle détourna les yeux. Revint une dizaine de secondes plus tard, inspira et déclara : « Si tu veux. » Elle ne put retenir un sourire guilleret en prononçant ces mots tandis que je réprimai un cri de joie. Je me sentai comme un adolescent plein de bouton et mal à l'aise, découvrant l'étendue des sentiments humains. J'éclatai de rire, rire de joie. Mon rire n'est rien face au sien, c'est un rire puissant et communicatif. Un grand rire, bruyant et vrai. Pas comme le sien qui était une douce brume. « Tu sais ce qu'il va se passer à présent ? demanda-t-elle, amusé par mon rire. -Je crois deviner. -Mais que en privé n'est-ce pas ? -Depuis quand tiens-tu autant à ton image et à ta réputation ? -Depuis quand tiens-tu si peu à ton poste ? » Je ris, encore. Heureux, parfaitement heureux. Car dès que mon rire allait se terminer, je savais que j'allais enfin pouvoir l'embrasser.
Dernière édition par Miyoki Yuitsu le Ven 20 Mar - 10:18, édité 1 fois |
| | | Miyoki Yuitsu
Nombre de messages : 238 Société d'Etudes : Présidente du club de Divination. Collège : Vita
| Sujet: Re: Miyoki Yuitsu Ven 20 Mar - 9:17 | |
| Professeur d'Amarth inconnu (Suite).- Spoiler:
Je ne me lassais jamais de ses traits, de son sourire, de sa démarche, de sa voix, de son rire. Ca peut paraître totalement guimauve, cul-cul la praline... Oui, vraiment. J'étais totalement dépendant d'elle et ma seule consolation était qu'elle ne riait souvent avec moi. Enfin, à l'époque j'étais trop aveugle pour voir que c'était seulement avec moi, et pas seulement 'souvent'. Nous vivions donc le grand amour avec pleins de fleurs bleues, dans le plus grand secret. Enfin, le secret de nos actions puisque franchement, seuls les aveugles n'avaient rien remarqué. Mais comment voulez-vous que je fasse comme si elle était une simple élève lorsque je devais déjà utiliser toute mon énergie pour ne pas la toucher ? Si vous saviez combien cette période de ma vie m'a apprit la maitrise de soi... Cela dura trois mois. Seulement trois mois qui me parurent une éternité. Cela se termina un jour où il faisait beau, ironiquement.
« Nous devons arrêter. -Arrêter quoi ? -Ne fais pas l'innocent. -Pourquoi ? -Il vaut mieux. -Pourquoi ? -Je ne veux pas le révéler. -Tu m'as bien révélé que nos Destins étaient liés ! » Je fulminai. Je détestai lorsque son visage se glaçai, prenant une douceur insensible qui l'avait déserté si longtemps ! « C'est différent. -En quoi ? » Elle soupira. D'abitude, lorsque je lui compliquai la tâche elle avait l'air amusé, comme d'un petit enfant innocent. Plus maintenant. « Il y a eu une modification, une déchirure. Nous ne pouvons la dépasser à deux. -Encore ton maudit don hein ? » Elle me regarda, choquée. J'avais maudit nos destins, ses révélations, mais jamais son don en lui-même. Sauf ce jour-là, et je pense qu'il en résulta une grande blessure. « Oui, encore lui. Grâce à lui, j'empêche l'apocalypse. -Que racontes-tu encore ? Quelle apocalypse ? C'est parce je suis un prof' ? » Elle eu un sourire. Froid. Hideux. « Jamais ce genre de chose ne m'aurait séparé à toi. Les autres ne peuvent rien à nos destinées. -Qui le peux alors ? -Nous-même. -Arrête ton charabia ! -Personne ne peut comprendre. -Bon sang ! Tu ne pourras donc jamais me faire confiance ? Je ne pourrais jamais remplacer, rien qu'un peu, ton autre Toi ? L'autre prophétesse ? » Elle garda le silence. Un silence contenant la réponse. « Dire que... Tu ne changeras pas d'avis hein ? » Elle acquiesca, sans un mot. Elle dévia un instant son regard du mien. Lorsqu'elle revint vers moi, ses yeux d'ambre étaient encore plus ternes. Comme à notre première rencontre, pire qu'à notre première rencontre. Elle ne rirait plus. « Veuillez me pardonner. » Le vouvoiement me fit frémir, presque peur. Je n'en laissai rien parraître, répondant presque immédiatement. « Je vous pardonne. » Encore une fois, une dernière fois, elle partit avant moi.
Elle ne sourit plus. Elle ne rit plus. Ses yeux ne pétillèrent plus. Et je me rendis compte que ça avait toujours été le cas, sauf lorsque j'étais là. Lors de mes cours elle s'installa au fond de la classe et devint distraite. Elle ne donna plus de réponse.
Dire que nous avons survécu. »
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| Sujet: Re: Miyoki Yuitsu | |
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